L’autopornographie. À propos du rapport entre autofiction, pornographie, homosexualité et sida dans 'Dans ma chambre' de Guillaume Dustan (1996)

Auteurs

  • Daniel Fliege Université Humboldt de Berlin

DOI :

https://doi.org/10.7203/HYBRIDA.3.21659

Mots-clés :

Guillaume Dustan, autopornographie, autofiction, sida, identité homosexuelle

Résumé

La critique décrit régulièrement les trois premiers romans de l’écrivain français Guillaume Dustan comme une « trilogie autopornographique » et invoque l’auteur lui-même comme inventeur du terme « autopornographie ». En se focalisant sur le roman Dans ma chambre (1996), la contribution examine ce qui motive l’autopornographie dans l’œuvre de Dustan et comment la pornographie et l’autofiction sont liées l’une à l’autre, avançant la thèse selon laquelle l’autopornographie est conditionnée par deux facteurs principaux : premièrement, la défense de l’identité en tant qu’homosexuel sexuellement actif et puissant dans le « ghetto » parisien ; deuxièmement, l’infection par le VIH du narrateur, qui entraîne une aliénation du corps, de sorte que le narrateur, en contre-réaction, tente de regagner sa propre autonomie et indépendance en vivant sa liberté sexuelle.

Téléchargements

Les données relatives au téléchargement ne sont pas encore disponibles.

Biographie de l'auteur

Daniel Fliege, Université Humboldt de Berlin

Daniel Fliege a étudié lettres modernes à l’Université la Sorbonne (Paris IV) et a été élève de l’École normale supérieure. Il a obtenu son doctorat en cotutelle des universités de Hambourg et de la Sorbonne avec une thèse sur la poésie sacrée de Vittoria Colonna et Marguerite de Navarre. Après avoir travaillé dans une école doctorale sur l’interconfessionnalité dans la première modernité (Hambourg) et un laboratoire sur les anticlassicismes dans le Cinquecento (Hambourg-Munich-Klagenfurt), il travaille actuellement à l'Université Humboldt de Berlin et enseigne les littératures française et italienne. Ses recherches portent sur la poésie spirituelle du XVIe siècle en France et en Italie, en particulier sur le pétrarquisme, ainsi que sur l'hagiographie post-tridentine en France au XVIIe siècle. Dans le cadre de son projet d'habilitation, il travaille actuellement sur la littérature francophone contemporaine sur le thème du sida.

Références

Act-Up Paris (2005). Oublier Dustan. In actupparis.org (23 novembre 2005). https://web.archive.org/web/20080212054554/https://www.actupparis.org/article2240.html

Andersson, J. (2019). Homonormative aesthetics: AIDS and ‘de-generational unremembering’ in 1990s London. Urban Studies, 56(14), 2993–3010. https://doi.org/10.1177/0042098018806149

Badin, A. (2014). (Re)lire Guillaume Dustan, quinze ans après. Spirale, 248, 40-41. https://id.erudit.org/iderudit/71572ac

Brunschwig, O. (2008). « Je suis indétectable » : en corps, le sida. La clinique lacanienne, 13, 147-165. https://doi.org/10.3917/cla.013.0147

Boisseron, B. (2003). Post-coca et post-coïtum: La jouissance du logo chez Guillaume Dustan et «Seinfeld». L’Esprit Créateur, 43(2), 81-91. https://www.doi.org/10.1353/esp.2010.0349

Davis, O. (2009). Guillaume Dustan’s ‘autopornobiographie’ : is there room for trash in the queer subcultural archive ? In H. Vassello / P. Cooke, Alienation and alterity (pp. 59-76). Peter Lang.

Dean, T. (2009). Unlimited Intimacy. Reflections on the Subculture of Barebacking. University of Chicago Press.

Doubrovsky, S. (1980). Autobiographie/Vérité/Psychanalyse. L’Esprit Créateur, 20(3), 87–97. https://www.jstor.org/stable/26283821

Dustan, G. (1999). Un désir bien naturel. In P. Salducci, Écrire gai (pp. 83-120). Stanké.

Dustan, G. (2004). Ce je peut-il être moi ? In Écritures N°14 : Danger Dustan Engagement (p. 46). La Cinquieme Couche, coll. Revue Ecritures.

Dustan, G. (2013a). Dans ma chambre. In Œuvres I (pp. 31-132), POL.

Dustan, G. (2013b). Je sors ce soir. In Œuvres I (pp. 135-227), POL.

Dustan, G. (2013c). Plus fort que moi. In Œuvres I (pp. 233-350), POL.

Dustan, G. (2021), Génie Divin. In Œuvres II (pp. 377-643), POL.

Dustan, G. & Lefeuve, J. (1996). Avec vices. Double face, 9.

Eco, U. (1985). Lector in fabula, Grasset.

Evans, E. (2015). Your HIV-positive sperm, my trans-dyke uterus: Anti/futurity and the politics of bareback sex between Guillaume Dustan and Beatriz Preciado. Sexualities, 18(1–2), 127–140. https://doi.org/10.1177/1363460715569138

Ferez, S. & Perera, É. (2018). « Ceux qui disent que je suis malade, je les invite à venir prendre l’entraînement avec moi. » Devenir body-builder à l’épreuve du VIH. Staps, 119, 95-116. https://doi.org/10.3917/sta.119.0095

Haderbache, A. (2001). Sexe, drogue, séropositivité : un leitmotiv de la fête chez Guillaume Dustan. In E. Real, D. Jiménez, D. Pujante, et A. Cortijo (éds.), Écrire, traduire et représenter la fête (pp. 565-573). Universitat de València.

Haderbache, A. (2010). La trithérapie et la recherche de l’absolu de la sexualité comme discours du soi chez Érik Rémès et Guillaume Dustan. In N. Balutet (éd.), Écrire le sida (pp. 97-108). Jacques André.

Hendrickson, D. et Siegel, M. (1998). The Ghetto Novels of Guillaume Dustan. Paroles Gelées 16(1), 97-119. https://doi.org/10.5070/PG7161003081

Ingenschay, D. (1997). Nackte Schweine, nasse Prinzen. Der Zusammenhang von Autobiographie und Pornographie in der zeitgenössischen deutschen Schwulenliteratur. In Barbara, V. (éd.), Die nackte Wahrheit (pp. 23-49). Deutscher Taschenbuch-Verlag.

Jacinto, G. (2017). Autofiction littéraire, pornographie queer et culture trash : politique du corps et du sexe dans l’œuvre de Guillaume Dustan. French Cultural Studies, 28(3), 282–290. https://doi.org/10.1177/0957155817710418

Kollias, H. (2008). Guillaume Dustan, master of the drive. Journal of Romance Studies, 8(2), 113-130. https://doi.org/10.3828/jrs.8.2.113

Loret, É. (5 septembre 1996). Oh ! My gode. Guillaume Dustan, Dans ma Chambre, P.O.L., 158 pp., 85 F. Libération. https://www.liberation.fr/livres/1996/09/05/oh-my-godeguillaume-dustandans-ma-chambrepol-158-pp-85-f_183483/

Maingueneau, D. (2007). La littérature pornographique. Armand Colinn.

Menninghaus, W. (2003). Disgust. The Theory and History of a Strong Sensation. State University of New York Press.

Naguschewski, D. (2001). Von der Gesellschaft ins Ghetto ? Guillaume Dustan und die Schwule Literatur in Frankreich. In D. Naguschewski et S. Schrader (éds.), Sehen, Lesen, Begehren (pp. 251–272). Edition Tanvia/Verlag Walter Frey.

Najm, D. (2016). Défense et illustration du bareback : de la responsabilité à l’oeuvre chez Guillaume Dustan et Érik Rémès. In A. Badin et al. (éds.), Littérature du sida, alors et encore (pp. 112–120). Brill.

Renonçay, P. (2005). L’origine du monde. Autofiction et pornographie. Atelier du roman, 44, 155–164.

Rivas, J. (2017). The Prosthetic Pleasures of Guillaume Dustan. Mosaic: an interdisciplinary critical journal, 50(4), 33-49. https://www.muse.jhu.edu/article/679136

Schäfer, C. (2008). Die Autofiktion zwischen Fakt und Fiktion. In I. O. Rajewski I. et U. Schneider (éds.), Im Zeichen der Fiktion (pp. 299-326). Franz Steiner Verlag.

Sontag, S. (2010). L’imagination pornographique. In L’œuvre parle. Œuvres complètes V (pp. 341–400). Christian Bourgois.

Téléchargements

Publiée

2021-12-31

Comment citer

Fliege, D. (2021). L’autopornographie. À propos du rapport entre autofiction, pornographie, homosexualité et sida dans ’Dans ma chambre’ de Guillaume Dustan (1996). HYBRIDA, (3(12/2021), 85–106. https://doi.org/10.7203/HYBRIDA.3.21659
Métriques
Vues/Téléchargements
  • Résumé
    756
  • HTML
    130
  • PDF
    453

Numéro

Rubrique

SIDA/S - 40 ans

Metrics

Articles similaires

1 2 3 4 5 6 7 > >> 

Vous pouvez également Lancer une recherche avancée de similarité pour cet article.